Où comment le passage d’une version papier à sa déclinaison électronique s’avère beaucoup plus sinueux que prévu !
La fin d’année 2017 a été l’occasion, pour BPMS, de mener à bien un projet qui a mobilisé depuis deux ans nos consultants à Paris et Genève : celui de publier un ouvrage sur les bonnes pratiques de Business Analyse.
Au départ d’un tel projet se pose rapidement la question du choix du mode d’édition : rechercher un éditeur « traditionnel » ou auto-éditer via Amazon ?
Dans notre cas, le contenu même de l’ouvrage et son format hybride (un contenu primaire, le livre, complété par un contenu en ligne, les corrigés des cas pratiques), amenait une forte exigence d’évolutivité de cette partie « figée », les bonnes pratiques et leur outillage n’ayant pas vocation à rester gravées dans le marbre. Nous avons donc mené une « Business Analyse », allant jusqu’à tester le processus de sélection d’un éditeur « traditionnel ». Et le résultat fut sans appel, compte tenu de nos attentes : Amazon vainqueur par KO.
Et une feuille de route claire : commencer par l’édition papier – que nous voulions riche et en couleur, puis décliner celle-ci en une version électronique.
Dès le contenu du livre en phase de relecture, nous nous lançons donc avec « gourmandise » dans l’appropriation du riche écosystème mis à disposition des auteurs par le géant américain : outil de conception en ligne, contrôle automatique des erreurs,..
Il faut reconnaître que pour celui qui parle un minimum anglais, l’auto-édition est à la portée de tous.
Cette première étape n’est cependant pas exempte de difficultés, parfois inattendues : comment restituer du contenu Powerpoint au niveau de qualité d’image requis pour une édition papier ? Ou comment réaliser, au même niveau de qualité, des copies d’écran d’applications conçues pour le Web… Mais au final, même si cette dernière ligne droite s’avère plus sinueuse que prévue, nous avons la satisfaction de voir la version papier disponible à la vente fin novembre. Fin du premier acte.
Dans notre esprit, le rajout d’une version numérique, largement encouragé par Amazon, n’est qu’une question d’un jour ou deux, le temps de maîtriser les différentes étapes du processus et les délais de validation.
C’est là que notre « expérience utilisateur » va progressivement différer du parcours client optimal. Première surprise, Amazon est organisée en silo et la version Kindle ne sera pas gérée par la division (filiale ?) qui s’occupe de l’auto-édition, Amazon Createspace. Si la création d’un compte Kindle est relativement rapide (mais témoigne quand même d’un SI également en silo), il s’agira donc de gérer les 2 versions au sein de 2 interfaces distinctes. Jusque-là, rien de dramatique.
Cela se corse avec le premier avertissement sur le type de fichier à envoyer : là où Amazon recommande d’utiliser un format Word ou PDF, Kindle annonce d’emblée que le format PDF n’est pas celui qu’il gère le mieux et recommande fortement de repartir de la version Word. Qu’à cela ne tienne, nous avons bien un fichier de référence au format Word qui a servi de base à la génération de notre PDF haute définition. Sauf qu’à l’import, grosse déconvenue : la moitié des images n’est pas reconnue ! Vérification faite, Kindle ne reconnaît qu’un nombre très limité de format image, essentiellement les formats compressés qui nous ont précisément posé des problèmes pour la version papier… Idem pour les polices Word, pourtant très classiques, que nous avons utilisées comme icônes et utilisées abondamment au gré des 286 pages ! Quant à la question de la lisibilité des copies d’écran, que seule la génération d’un PDF haute définition avait permis de solutionner, ce n’est évidemment pas avec un format compressé que nous allons réglé le problème…
Au final, ce qui devait être une simple variante du fichier d’origine devient la nécessaire reprise ligne à ligne d’un fichier de 370 000 caractères… Pas vraiment l’objectif de départ.
Tout cela pour produire un fichier qu’une partie des lecteurs devra lire via une liseuse monochrome. Si nous avons choisi une édition papier intégralement en couleur, ce qui multiplie par 6 le coût d’impression, c’est que nous avons estimé que cela apportait quelque chose au lecteur…
Qui plus est, tous ces efforts n’ont qu’un seul but : gérer des problèmes d’affichage qui n’existent nullement si l’on affiche sur une tablette quelconque le PDF haute définition…
Fin particulièrement frustrante de l’acte II qui en appelle forcément un 3ème.
Début de l’acte III
Car à l’ère du numérique, difficile de se couper de la cible du lecteur nomade pour qui l’achat d’une version papier n’est pas envisageable, s’il veut trouver le temps de lire le contenu et de se lancer dans les cas pratiques.
En somme, ce qui était au départ un simple problème technique de conversion se transforme en une réflexion sur le canal de vente le plus pertinent :
- vendre une version Kindle remaniée sur Amazon en bénéficiant de la visibilité du distributeur
- ou une version électronique déjà existante et conforme à l’originale sur notre site Corporate, mais sans pouvoir la mettre en avant sur Amazon…
Cette question n’est à ce jour pas encore tranchée, mais que ceux qui attendent la version électronique se rassurent : elle devrait être disponible en février… et gratuite pour les acquéreurs de la version papier.
En attendant BPMS vous souhaite une excellente année 2018, sous tous ses formats !